Brexit : quel impact pour les entreprises françaises ?

Le 24 décembre 2020, un accord de commerce et de coopération a été trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Cet accord détermine les règles applicables aux relations dans un certain nombre de domaines et notamment de leurs relations commerciales.

« Les grands perdants du Brexit seront les Britanniques », affirmait Bruno Le Maire lors d’une interview sur Franceinfo. Depuis le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni n’est officiellement plus membre de l’Union européenne. Le 24 décembre 2020, un accord a été trouvé pour établir les règles applicables aux relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne dans un certain nombre de domaines, et ainsi éviter un « hard Brexit ». Cet accord apporte des changements pour les entreprises françaises qui exportent outre-manche. 

Quels changements pour les entreprises ?

Un Brexit « soft » mais pas sans conséquence. La principale est sans doute la perte annuelle des exportations françaises vers le Royaume-Uni. Selon Euler Hermes, l’Hexagone sera le troisième pays le plus affecté par le Brexit avec des pertes à l’export d’1,9 milliard d’euros par an. Concrètement, les secteurs les plus touchés seront ceux des transports et des équipements, la chimie, les machines et équipements électriques, suivis par le secteur des métaux précieux et bijoux.

L’accord permet de maintenir des échanges sans droits de douane ni quotas, cependant, les Britanniques quittent le marché commun européen, entraînant certaines modifications. Les entreprises devront s'identifier auprès des douanes françaises et si elles sont importatrices au Royaume-Uni, auprès des douanes britanniques. Elles devront aussi revoir les accords commerciaux qui les lient à leurs partenaires britanniques pour savoir qui est responsable financièrement et juridiquement des marchandises. Enfin, il leur faudra renégocier auprès des transporteurs l'étendue de leurs obligations. Certaines entreprises européennes spécialisées dans la logistique comme DHL, qui collaborent étroitement avec les législateurs de l’UE et du Royaume-Uni, proposent des solutions pour accompagner les sociétés dans cette transition. En parallèle, le gouvernement a mis en place, sur son site, une plateforme pour les entreprises, avec les réponses à leurs questions.

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Quel impact économique pour la France ?

L'an dernier, selon les chiffres du Trésor, la France a réalisé 33,6 milliards d'euros d'exportations vers le Royaume-Uni et 21,1 milliards d'euros d'importations, faisant des Britanniques les sixièmes clients de la France et septièmes fournisseurs. Le Royaume-Uni représente le premier excédent commercial de la France. Le Brexit aura donc un impact sur l’économie française. « Pour autant, l’impact global devrait être modéré car la dépendance économique de la France vis-à-vis du Royaume-Uni est moindre et qu’elle peut se tourner vers ses autres partenaires européens », affirme, sur France 24, Andreas Eisl, chercheur spécialiste de politique économique européenne à l’institut Jacques Delors.

La pêche fait partie des sujets qui ont fait couler beaucoup d’encres ces derniers jours. En effet, 30 % de la pêche française vient des eaux britanniques. Mais l’accord établi le 24 décembre dernier contient un accord commercial sur la pêche dans les eaux britanniques. Il prévoit que les pêcheurs de l'UE conserveront jusqu'en 2026 l'accès garanti aux zones situées dans les 6-12 milles marins au large des côtes britanniques (eaux territoriales) où ils se rendaient traditionnellement. A partir de 2026, l’accord prévoit des négociations annuelles. Dans l’ensemble, le gouvernement français évalue le taux d’incidence du Brexit sur l’économie française à 0,1 point de la richesse nationale en 2021. « C'est 0,1 point de trop, mais ce n'est pas grand-chose au regard de ce que cela va coûter aux Britanniques. Et surtout, nous saurons faire face », a assuré Bruno Le Maire au micro de Franceinfo, en décembre dernier.

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