La PME Dehondt perce dans les matériaux à base de fibre de lin
Récemment présentés au salon international des matériaux composites, à Paris, les produits conçus par l'entreprise du pays de Caux sont une aubaine pour l'automobile, le sport et la hi-fi. Ils sont fabriqués dans son usine du futur !
Planches de surf, skis, cadres de vélo, raquettes de tennis, mais aussi haut-parleurs et panneaux de portes de voitures : ce n'est pas de carbone ni de fibre de verre dont on parle, mais de fibre... de lin. Un matériau traditionnel, utilisé dans le passé pour les voiles et cordages de bateaux, et encore cultivé entre la Picardie et le Calvados. D'ailleurs, la Normandie est la première région productrice de lin au monde, selon les promoteurs de la fibre, et la France compte pas moins de 6 500 exploitations de lin textile. Le lin est aussi la seule fibre textile naturelle produite en quantité en Europe, même si elle est ensuite majoritairement transformée en Asie...
Relancer l'industrie régionale
Les spécialistes de la filière ont bien l'intention d'étendre l'utilisation de la fibre de lin en apportant une nouvelle valeur ajoutée. Des ingénieurs planchent d'ores et déjà sur des produits encore plus à la pointe de la technologie, pour des carrosseries très légères destinées aux voitures électriques ou des pales équipant les éoliennes.
Le groupe Dehondt, créé en 1953 et basé à Notre-Dame-de-Gravenchon, en Seine-Maritime, est le seul équipementier spécialiste du lin en France. Son pdg, Guy Dehondt, fan d'automobile et d’innovation, mise depuis plusieurs années sur les produits composites, mélangeant fibres de lin et plastiques, pour plus de légèreté. Présentés au salon international des matériaux composites, à la mi-mars 2017, à Paris, ses dernières innovations ont séduit. Exemple avec la fibre de lin associée à de la mousse et de la résine, en sandwich, qui permet une meilleure résistance mais aussi une meilleure isolation thermique et phonique. Autant de matériaux prometteurs pour la mobilité et l'habitat de demain. Dehondt a même expérimenté des toits fabriqués à partir de fibre de lin pour les machines à récolter le lin qu'il commercialise dans le monde entier. Plus légers, ils permettent des économies d'énergie.
Dehondt @labelepv innove et transforme le lin en matériaux composites grâce à une machine unique en France https://t.co/JYcErKbKFq #lin pic.twitter.com/08jNKf6Gti
— Label EPV (@labelepv) 25 avril 2017
Des innovations pour élargir le champ des utilisations
L'ambition de Dehondt ? Voir la fibre de lin devenir aussi utilisée que la fibre de verre ou le carbone
Dehondt affiche son ambition : celle de voir la fibre de lin devenir aussi utilisée à l'avenir que la fibre de verre ou le carbone. Autre ambition, partagée par toute la filière : que le lin cultivé le long des côtes de la Manche et de la mer du Nord ne serve pas qu'à l'alimentation du bétail (graines de lin), comme c'est le cas aujourd'hui, mais à nourrir de nouvelles usines, comme celle que Dehondt a montée, sur 1 000 m2, à côté de son siège, pour fabriquer des produits toujours plus innovants tout en créant des emplois. Cette usine du futur, dans laquelle Dehondt a investi deux millions d'euros, utilise des procédés uniques en France pour la fabrication de ses plaques composites et de ses panneaux « sandwich ». Le groupe envisage déjà la création de 10 emplois supplémentaires au fil des prochains mois.
La société Dehondt est membre du réseau Bpifrance Excellence et est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant.