Bpifrance investit dans Vestiaire Collective, mais pourquoi ?
Vestiaire Collective, leader de la vente de vêtements, d’accessoires de luxe et de mode d’occasion en ligne vient de lever 40 millions d’euros. Charlotte Corbaz, directrice de participation chez Bpifrance et Olivia de la Rivière, chargée d’affaires chez Bpifrance nous éclairent sur ce tour de table.
Bpifrance : Qu’est-ce qui vous a poussé à investir dans Vestiaire Collective ?
Charlotte Corbaz : Vestiaire Collective bénéficie d’un positionnement unique pour tirer parti des évolutions des modes de consommation, de plus en plus orientés vers une économie circulaire et digitale. L’arrivée du nouveau CEO, Maximilian Bittner, nous a aussi conforté dans notre décision. Il a impulsé un nouveau souffle. C’est un entrepreneur à succès qui connaît parfaitement le monde du e-commerce. Il a d’ailleurs fondé la marketplace Lazada dont il était le fondateur et CEO jusqu’en 2018 et qu’il a revendu à Alibaba pour 3,8 milliards de dollars…
B : Un nouveau souffle, c’est-à-dire ?
Charlotte Corbaz : Il a mis en place une nouvelle stratégie autour de la data. A l’origine, Vestiaire était très tournée luxe et mode sans approche poussée autour de la data. Avec cette nouvelle stratégie, l’objectif est d’aller combiner les deux pour être compétitif.
Olivia de La Rivière : Ces derniers mois, il a renforcé les équipes tech de manière considérable, le site est également en train d’être totalement refondu avec cette nouvelle approche data, les taux de commissions et de livraisons ont été repensés…
B : Vous connaissiez bien l’entreprise avant ?
Charlotte Corbaz: Oui, nous connaissions la société depuis longtemps. On avait déjà regardé l’opportunité d’investissement il y a 4 ans et suivi son évolution. Nous avons ainsi pu être réactif en janvier, lorsqu’ils nous ont proposé de nous inscrire dans un tour avec des investisseurs historiques et Max Bittner.
B : De manière générale, avez-vous des critères de sélection précis pour investir dans une entreprise ?
Charlotte Corbaz : Nous n’avons pas de critères de sélection précis. Nous regardons notamment la profondeur de marché, le modèle économique, l’équipe et la maturité de la société. Chaque industrie et société sera étudiée dans son environnement et il est compliqué de faire des règles générales…
B : A quel point le modèle économique joue un rôle dans la sélection de vos dossiers ?
Olivia de La Rivière : Certaines sociétés dans certaines verticales, comme la deeptech mettront des années à prouver leurs modèles économiques. Nous pouvons tout de même analyser si le modèle économique prévu permet à la société de se développer. C’est aussi notre rôle de soutenir des technologies de rupture ayant des besoins capitalistiques importants. Il n’y a encore une fois pas de règle prédéfinie. Sur des secteurs où les modèles économiques sont plus prévisibles comme les sociétés SaaS, nous pouvons mener des analyses plus poussées de leurs modèles et de leurs performances historiques pour sélectionner les sociétés dans lesquelles nous allons investir. Ces analyses sont bien sur complétées par les autres critères décrits tels que le marché et l’équipe.
Large Venture : Créé en juillet 2013 et doté de 1 Md€, Large Venture est un fonds evergreen dédié aux sociétés technologiques à très fort potentiel ayant pour objectif de favoriser l’émergence de champions français, futurs leaders mondiaux de leurs marchés. Les sociétés cibles :
Les investissements :
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